En ce moment, vous hébergez des milliards de bactéries dans vos intestins. Cependant, ne vous inquiétez pas, c’est une bonne chose !
En effet, le corps humain dépend de ces bactéries pour vivre. Sans elles, la digestion est impossible et les cellules humaines ne peuvent pas survivre par elles-mêmes.
En parallèle, ces bactéries ont également besoin du corps humain. Effectivement, elles ne supportent pas l’oxygène car elles sont apparues il y a des millions d’années quand l’atmosphère n’en contenait pas.
Elles ne pourraient donc pas survivre sans un “hôte” dont l’intestin recrée les conditions anaérobies idéales pour leur développement.
L’ensemble de vos bactéries intestinales est nommé “microbiote”. Celui-ci est unique chez chaque individu car il est composé de différentes sortes de bactéries. Ces dernières peuvent varier en population et en genre en fonction de ce que vous mangez.
Par ailleurs, un autre type d’organisme “colonise” les cellules humaines : il s’agit des “mitochondries”. Elles :
- sont présentes dans presque toutes les cellules ;
- possèdent leur propre ADN ;
- offrent aux cellules de l’énergie en échange de leur protection.
Microbiote et mitochondries communiquent intensément et précisément entre eux, à l’aide de divers messages chimiques.
Par exemple, si votre microbiote “va bien”, il en ira de même des mitochondries et inversement. En conséquence, vous digérez facilement et avez de l’énergie.
Ce fonctionnement provoque deux conséquences majeures :
- le corps humain n’est pas indépendant et autonome. Pour sa survie, ses cellules doivent travailler avec les mitochondries et le microbiote pour continuer à fonctionner ;
- les bactéries présentes dans l’intestin dépassent allégrement le nombre de cellules humaines. Techniquement parlant, le corps humain est donc un simple “hôte” pour ces bactéries. Elles maintiennent en vie le corps car elles en ont besoin !
En résumé, pour favoriser votre santé, vous êtes obligé de favoriser le bon développement de vos bactéries. En effet, le corps humain fonctionne forcément en symbiose avec elles.
Votre cerveau n’est pas votre cerveau principal
Le corps humain est obligé de coopérer avec son microbiote. Cependant, cela va encore plus loin : en réalité, votre microbiote contrôle votre cerveau ! Comment est-ce possible ?
Les bactéries ont besoin de nourriture pour vivre. Au cours de l’évolution, elles ont donc développé de nombreuses façons d’influencer le “corps hôte”. De cette manière, celui-ci va leur chercher de la nourriture et, en échange, elles le font survivre le plus longtemps possible.
En outre, elles font en sorte que leurs indications soient suivies rapidement et efficacement. Cela se traduit par un rapport direct entre les intestins et le cerveau par l’intermédiaire du nerf vague. Les fonctions régulatrices inconscientes de ce dernier sont majeures.
Ainsi, les intestins ont non seulement une fonction digestive, mais aussi immunitaire, respiratoire, cardiaque et hormonale !
Les échanges d’informations entre le microbiote et le cerveau sont donc directs et continus. Toutefois, 90% des informations échangées vont dans le sens microbiote-cerveau, et seulement 10% dans le sens cerveau-microbiote.
Que penser de tout cela ?
Tout d’abord, votre cerveau principal n’est pas celui que vous croyez ! Le microbiote influence le cerveau de manière totalement inconsciente. Par conséquent, vous ne vous rendez même pas compte que vous êtes manipulé à longueur de journée.
Ensuite, vos états émotionnels sont directement corrélés à la qualité de votre microbiote.
Par exemple, il a été prouvé qu’en remplaçant le microbiote d’un homme dépressif par celui d’un homme enjoué, l’homme dépressif se sent rapidement mieux et change d’état d’esprit !
Savoir que vous n’êtes pas le vrai capitaine à bord peut sembler angoissant. Pour autant, il faut voir cela comme une magnifique invention de la nature ! Ni les bactéries ni les cellules humaines n’auraient pu survivre autrement qu’ensemble.
Ainsi, apprenez à faire travailler vos cellules et les bactéries ensemble car leur santé respective est étroitement liée.
Favorisez les bonnes bactéries et soyez sans pitié avec les mauvaises
Avoir un microbiote en bonne santé est fondamental pour être soi-même en bonne santé. Que faut-il entendre par là ?
Parmi les milliards de bactéries qui peuplent votre intestin, il existe de nombreuses familles, genres et sous-espèces. Toutes ne se valent pas pour créer une bonne symbiose avec le corps humain.
En effet, certaines peuvent être considérées comme “bonnes” car elles :
- communiquent efficacement avec les mitochondries ;
- digèrent facilement les nutriments ;
- vous rendent positif et de bonne humeur ;
- vous font bien dormir ;
- et vous permettent d’affronter les microbes.
En revanche, d’autres types de bactéries ne sont pas intéressés par cette symbiose naturelle avec le corps humain. Celles-ci ne cherchent qu’à croître et prospérer à vos dépens, sans rien vous donner en échange. Pire, en se développant, elles colonisent l’espace et détruisent les bonnes bactéries. En conséquence, votre santé se dégrade rapidement.
Pour conserver une bonne santé, il faut donc favoriser les bonnes bactéries et être sans pitié envers les néfastes. Comment faire ?
La solution est de choisir correctement votre alimentation. En effet, si les bactéries ont besoin d’aliments pour survivre, elles ne se nourrissent pas toutes de la même manière.
Pour le dire autrement, en mangeant “sain”, vous permettez aux bactéries bénéfiques de se développer tout en affamant celles qui ne sont pas en symbiose, qui finissent par mourir.
Plus vous mangez sain sur la durée et plus vous permettez aux bonnes bactéries de coloniser davantage de territoire intestinal. Votre santé s’améliore alors graduellement et se conserve en vieillissant.
Par exemple, les centenaires ont un microbiote d’un homme de 30 ans en bonne santé.
Il a même été prouvé que c’est votre microbiote et non votre patrimoine génétique qui détermine les maladies que vous risquez de développer avec l’âge.
Le sucre est l’aliment préféré des “mauvaises bactéries”. En évitant d’en consommer, vous régulez naturellement votre flore intestinale.
En conclusion, c’est en favorisant un certain type de microbiote au détriment d’un autre que vous pouvez agir immédiatement sur votre santé.
Rééquilibrez votre alimentation pour favoriser un microbiote sain
Dans un premier temps, favorisez les aliments pour les bonnes bactéries. Notamment :
- les prébiotiques comme les tubercules, les champignons, le rutabaga, la chicorée, les artichauts, le céleri-rave ou les endives ;
- les graines de lin ou l’huile de lin ;
- les crucifères (brocoli, chou de Bruxelles…) ;
- les fruits à coques comme les noix, les noisettes, les pistaches ou les amandes. Évitez les noix de cajou et les cacahuètes qui contiennent trop de lectine ;
- les avocats et les olives ;
- les fruits rouges (mûres, myrtilles, framboises) et les bananes vertes, les oranges ou le citron ;
- la noix de coco et son lait. Évitez l’eau de coco qui est juste une eau sucrée naturelle ;
- les bonnes huiles, d’olive notamment mais aussi les huiles de noix, de macadamia, d’avocat ou de coco ;
- le fromage de brebis ou de chèvre ;
- le café et le thé vert;
- le chocolat noir à plus de 70%. Quelques carrés seulement !
- un peu de vin rouge ;
- les condiments naturels (vinaigre, moutarde, herbes), l’ail et les oignons ;
- les poissons sauvages.
Évitez les aliments favorisant les mauvaises bactéries. Ce sont notamment :
- tous les types de sucres simples (glucose, fructose, sucrose…), donc les sucreries, les sodas, les glaces, etc. ;
- les fruits trop sucrés ou hors saison ;
- les produits industriels transformés.
De même, mangez avec beaucoup de modération tous les aliments contenant trop de lectine. Par exemple :
- les huiles de maïs et de tournesol ;
- les céréales (les pâtes, le pain et les graines comme le quinoa) ;
- le lait ;
- les pommes de terre ;
- les légumineuses ;
- les tomates, les aubergines et les poivrons ;
- la viande issue d’animaux nourris au blé ou au maïs.
Enfin, l’alimentation va de pair avec une bonne hygiène de vie. Pour cela :
- faites régulièrement de la restriction calorique ;
- mangez en fonction des saisons ;
- faites des exercices intenses et courts ;
- réduisez votre exposition à la lumière bleue des écrans ;
- sacralisez votre sommeil ;
- méditez ;
- endurez le froid ;
- ne mangez pas quatre heures avant d’aller dormir.
En résumé, le secret d’un bon microbiote réside dans les bons aliments.
Prêt à changer votre alimentation ?