“Au cœur des autres” est l’espace où mon engagement en tant que thérapeute trouve tout son sens. Dans cet espace intime et vulnérable, je m’ouvre à l’humanité qui s’exprime à travers chaque personne que je rencontre, à cette richesse infinie qui réside en chacun, au-delà des souffrances, des masques et des histoires personnelles. Être thérapeute, c’est choisir de plonger dans cette profondeur collective, d’entrer dans la vérité de l’autre, sans jugement, avec la volonté sincère d’accompagner, de comprendre, de soutenir.
Au cœur des autres, je découvre des reflets de moi-même, des nuances d’émotions et de questionnements qui résonnent avec ma propre humanité. C’est un voyage où je suis à la fois guide et exploratrice, où je me laisse toucher par la beauté fragile de l’âme humaine. Dans cet engagement, il y a une responsabilité, celle de tenir un espace de sécurité, d’écoute, où chacun peut se déposer, se délester de ses fardeaux, oser être tel qu’il est, sans crainte d’être jugé ou rejeté.
Au cœur des autres, je trouve des leçons de vie, des fragments de vérité qui m’éclairent autant qu’ils éclairent celui ou celle que j’accompagne. C’est un chemin où l’on apprend ensemble, où les rôles s’entrelacent, où le thérapeute et le patient se rencontrent dans une quête partagée de sens, de guérison, de reconnaissance. Dans ce rôle, je ne suis pas là pour “réparer” mais pour témoigner, pour offrir un miroir bienveillant, pour rappeler à l’autre sa propre capacité à se relever, à se réinventer, à retrouver sa lumière.
Mon rôle est de créer un espace pour que cette sagesse puisse émerger, pour que l’autre se sente vu, entendu, respecté dans toute sa complexité.
Au cœur des autres, je trouve également mon propre chemin de guérison, un rappel constant que l’humanité est un tissu d’expériences partagées, de joies et de douleurs universelles. C’est une vocation qui nourrit mon âme, qui me connecte à quelque chose de plus vaste, de plus grand que moi, un élan d’amour et de respect pour la vie elle-même, dans toutes ses facettes, ses épreuves et ses triomphes.
Mon évolution, ma maturité, cette sagesse que je construis peu à peu, je les dois aussi à l’autre. À travers chaque histoire, chaque émotion partagée, chaque silence entendu, c’est en moi que quelque chose grandit, se nuance, s’ouvre à de nouvelles perspectives. L’autre m’enseigne autant que je l’accompagne ; il me pousse à affiner mon écoute, à aiguiser ma compassion, à cultiver une bienveillance qui transcende mes propres limites et mes propres croyances.
Être thérapeute, c’est comprendre que l’autre est un maître discret, un miroir silencieux qui m’offre des leçons profondes. C’est grâce à cet autre que je développe ma patience, ma résilience, ma capacité à accepter l’inconnu et à naviguer dans les zones d’ombre avec confiance. Dans chaque relation thérapeutique, il y a un échange subtil où l’évolution est mutuelle : l’autre chemine vers sa guérison, et moi, je chemine vers une compréhension plus vaste de l’humain, vers un amour plus authentique, plus humble.
Je peux le dire: l’autre devient un guide invisible, un compagnon d’apprentissage, une part essentielle de ma propre construction intérieure. Grâce à lui, je me découvre plus humaine, plus vraie, plus enracinée dans cette sagesse qui sait que la maturité se forge dans l’échange, dans l’ouverture, dans la reconnaissance de l’autre comme un miroir précieux, un monde à part entière. “Au cœur des autres”, c’est là que je trouve, en résonance, le sens de ma vocation, la beauté de l’évolution partagée, et la gratitude profonde de pouvoir grandir, moi aussi, dans cet espace sacré.
Armanda Dos Santos