Marcher sa parole, c’est rendre cohérente chaque parole avec chaque geste, chaque intention avec chaque action. C’est la vérité incarnée, celle qui ne se limite pas à des mots bien choisis, mais qui se traduit dans le quotidien, dans ce que l’on fait, dans l’empreinte laissée sur le monde.
Notre parole, aussi sincère soit-elle, n’a de véritable poids que lorsque nos actes en sont le reflet. Parfois, nous parlons sans mesurer l’impact de nos engagements, de nos promesses, de nos idées. Mais lorsque nous marchons notre parole, nous faisons l’expérience de l’intégrité, celle qui fait écho à nos valeurs les plus profondes et qui les fait vibrer dans chaque moment de notre existence.
C’est une discipline intime, celle qui consiste à affirmer et à agir selon ce que l’on dit, à ne pas se laisser emporter par des paroles vaines, mais à choisir de se redresser dans une vérité tangible, vécue. En agissant en accord avec nos convictions, nous devenons des témoins authentiques de notre parole. Nous ne sommes plus simplement des orateurs, mais des bâtisseurs de réalité. Chaque geste devient une extension de notre parole, chaque décision, une déclaration vivante.
Marcher sa parole, c’est aussi se libérer du poids des incohérences (que l’Ayurveda pourrait nommer: “crime contre sa propre intelligence”).
C’est une forme de pouvoir silencieux, celui qui nous permet de ne pas craindre le jugement des autres, car notre vérité est claire, ancrée dans l’action et non dans la rhétorique. C’est une invitation à aligner le corps, l’esprit et la parole, à vivre sans faux-semblants, et à être fier de chaque pas franchi, en accord avec ce que nous proclamons. C’est ce qui est proclamé par la voie de la Sadvritta, en Āyurveda.
Armanda Dos Santos