« Voici maintenant les règles diététiques à l’usage des gens en bonne santé, des malades et de ceux qui consomment des nourritures saines d’une façon régulière en respectant les rythmes saisonniers : on mangera chaud et onctueux, en quantité raisonnable, après complète digestion du repas précédent ; on consommera des produits non antagonistes, dans les endroits qui conviennent et avec les ustensiles adéquats ; on mangera ni trop vite ni trop lentement, sans parler ou rire ; après quoi on restera bien concentré sur le Soi (âtman) » - Charaka Samhitâ, Section III, Chapitre I
Ces règles fondamentales, bien qu’évidentes, sont rarement respectées, et pourtant, lorsqu’on y réfléchit, nous réalisons qu’elles relèvent simplement du bon sens. La façon dont nous mangeons, les aliments choisis, l’environnement dans lequel nous prenons nos repas sont des éléments déterminants pour éveiller le feu digestif, la qualité nutritive absorbée et l’harmonie intérieure. Je les soumets à votre réflexion. - Sylvie Verbois
Les neuf points évoqués sont extraits de la Charaka Samhitâ, Section III – Chapitre I
1. « On prendra des aliments chauds parce que la chaleur fait ressortir les goûts. Ces nourritures chaudes favorisent le feu digestif, permettent une digestion rapide, éliminent les gaz intestinaux et réduisent la formation de mucosités. C’est pourquoi l’on doit manger chaud. »
2. « La nourriture sera aussi onctueuse (c’est-à-dire à base de corps gras), parce que celle-ci est appétissante, stimule le feu digestif paresseux, facilite la digestion, permet l’évacuation des gaz, est roborative, renforce les organes des sens, donne force et clarté au teint. On devra donc manger des substances grasses. »
3. « Les quantités prescrites devront être respectées. Seule la nourriture consommée dans le respect des quantités pourra assurer une grande longévité car elle ne déséquilibre alors ni l’air, ni le feu, ni l’eau. Elle s’élimine aisément par l’anus et ne gêne pas le travail du feu digestif. Elle facilite donc la digestion. C’est pourquoi il faut être strict sur les quantités. »
4. « On ne devra manger que lorsque le précédent repas est digéré, car si l’on mange sans avoir digéré, la nourriture, en se mélangeant aux restes du repas précédent, dégrade rapidement les éléments. « Par contre, quand on absorbe les aliments après digestion des précédents, celle-ci s’opère sans problème ; les dosa ne bougent pas de leurs positions naturelles, le feu digestif se trouve stimulé, l’appétit revient, les vaisseaux sont dégagés, l’éructation se libère, le cœur est sain, les gaz descendent normalement ainsi que le besoin de péter, l’urine et les fèces s’éliminent avec aisance. Les aliments absorbés sustentent le corps et donnent la longévité sans léser les constituants corporels. Donc on ne doit pas manger avant d’avoir totalement digéré le repas précédent. »
5. « Les produits antagonistes devront être évités. C’est la seule façon de n’être pas affecté par les maladies causées par l’ingestion d’aliments ayant des propriétés contraires. C’est pourquoi on se gardera de consommer des substances dont les propriétés sont antagonistes. »
6. « Il est impératif de prendre ses repas dans des endroits favorables et de servir de bons ustensiles. En effet, si l’on mange dans des lieux choisis, on évitera les troubles psychiques dont on ne manquerait pas d’être victime en tout endroit funeste. Pour les ustensiles, la consigne est la même. Donc il faut manger au bon endroit et avec les instruments adéquats. »
7. « Il ne faut pas manger trop vite car, dans ce cas, la nourriture se trouve détournée de son circuit normal. Cela provoque un mouvement de dépression et les aliments ne suivent pas la voie juste. En outre, on devient alors incapable de détecter les défauts ou les bienfaits des aliments en procédant de la sorte. En conséquence, il s’avère indispensable de ne pas manger trop vite. »
8. « On ne doit pas manger, non plus, trop lentement car on n’obtient ainsi aucune satisfaction : on mange peu, la nourriture refroidit et est mal digérée. C’est pourquoi il est déconseillé de manger top lentement. »
9. « Enfin, on ne doit parler ni rire en mangeant, mais rester concentré. En pratiquant de la sorte et en ayant l’esprit ailleurs, on se trouve affligé des mêmes problèmes que lorsque l’on mange trop vite. Donc, abstenons-nous de parler et de rire pendant les repas et conservons notre concentration. »