La tradition reconnaît huit parties ou branches spécifiques partageant l’Âyurveda et reposant sur le traité de la Charaka Samhitâ.
■ Kaya Chikitsâ, médecine interne
Kaya Chikitsâ, thérapie interne, est la médecine du corps et concerne les médications. Analysant les relations entre le corps et l’esprit, elle décrit les différentes méthodes de soins et de prévention : utilisation des plantes, rôle de l’alimentation, techniques de massages, etc. Elle s’intéresse au diagnostic et aux traitements des maux courants tels que les états fiévreux, les dérangements intestinaux, les troubles du sommeil, etc.
■ Bala Chikitsâ, pédiatrie
Bala Chikitsâ ou Kaumârabhritya, médecine de l’énergie, s’intéresse plus particulièrement aux enfants. Elle décrit les traitements des maladies infantiles, comment les soigner. Elle s’occupe également de la mère : si une maladie infantile a pour cause un problème de lait maternel, il convient que la mère soit traitée pour le bien de son enfant. Elle repose sur un texte fondamental, la Kasyapa Samhitâ, qui expose les soins à apporter aux enfants et la façon de les éduquer.
■ Graha Chikitsâ, psychiatrie et psychologie
Graha Chikitsâ est une branche particulière de l’Âyurveda qui aborde la démonologie (Bhûtavidyâ), elle concerne « les traitements en vue d’éradiquer les mauvais esprits et les microbes ». Énonçant les différentes façons de soigner les maladies causées par un sort maléfique, elle présente les incantations, les modes d’exorcisme des mauvais esprits, également les offrandes à faire aux Dieux comme aux démons. Elle explique également comment aborder une personne dont l’esprit est dérangé, décrit les maladies mentales et comment les soigner notamment avec l’hypnose. C’est une médecine plutôt « secrète », qui est appliquée plus particulièrement par des Yogi ou des prêtres guérisseurs.
■ Ûrdhvanga Chikitsâ, oto-rhino-laryngologie et ophtalmologie
Ûrdhvanga Chikitsâ ou Çalâkya, se préoccupe des désordres des yeux, de la gorge et des oreilles et concerne « les interventions pour les affections sus-claviculaires ». Elle prend en charge toutes les maladies concernant la sphère ORL (tête, gorge, oreilles, yeux, etc.) et propose les traitements à appliquer.
■ Çâlyâpahartrika, chirurgie et obstétrique
Çâlyâpahartrika ou Çalya Tantra désigne la chirurgie, concerne « les opérations pour extraction de corps étrangers » mais aborde également l’obstétrique. Elle explique comment opérer toute matière étrangère logée dans le corps humain et causant une douleur.
■ Damshtrâ Chikitsâ, médecine des remèdes ou toxicologie
Damshtrâ Chikitsâ ou Agada Tantra s’intéresse à tout ce qui est toxique pour et dans le corps et concerne « les interventions pour soulager les effets naturels et synthétiques, les symptômes des intoxications dont l’origine est due à l’ingestion de substances antagonistes ». Étudiant les substances toxiques des plantes, des minéraux, des animaux, elle traite des poisons et des venins (morsures de serpent, piqûres d’insectes, etc.), des génies épidémiques tels que la peste ou la rage.
■ Jarâ Chikitsâ, médecine de longue vie
Comprenant également la gériatrie, JarâCikitsâ ou Rasâyana est une médecine tonifiante qui se penche sur les thérapies de rajeunissement et s’occupe de la préservation de la jeunesse, des forces, de la mémoire ainsi que la longévité. À son origine, elle concernait plus particulièrement « les élixirs pour fortifier ».
■ Vrusha Chikitsâ, médecine des aphrodisiaques
VrushaCikitsâ ou Vâjîkarana s’intéresse aux problèmes touchant la sexualité et les maladies affectant le système de reproduction, elle concerne « les traitements par aphrodisiaques15 ». Sa thérapeutique touche la conservation, le renforcement et le rétablissement du pouvoir reproductif. Elle applique les traitements aphrodisiaques. Par ailleurs, elle se penche sur la transmutation des énergies sexuelles pour les anachorètes. »