Notre société est pleine de dépendances, parce que nous essayons de trouver à l'extérieur ce qui ne peut vraiment être trouvé... qu'à l'intérieur. Nous devenons souvent dépendants, addicts, de substances extérieures à nous-mêmes, pour mieux supporter notre vie incarnée.
Il est très facile de devenir dépendant de la nourriture, car la nourriture elle-même est une dépendance. Beaucoup d'entre nous devenons dépendants d'aliments qui nous donnent ce dont nous pensons avoir besoin... et cela, sans ordonnance, sans prescription médicale. Tout le monde est à la recherche de douceur, et si notre vie en manque, il sera très tentant de la rechercher dans votre nourriture.
Les profils Vata aiment le sucre, qui procure temporairement une stimulation et une satisfaction instantanées. Il en est de même lorsque nous sommes en déséquilibre de ce dosha. Le sucre est par ailleurs stabilisant, lourd, il stimule, donne de l'énergie, rempli... et ramene à la vie. Il est, par ailleurs, tentant, appétissant, et disponible à chaque coin de rue.
Les profils Pitta ont tendance à préférer la viande, le café, l’alcool, les aliments gras et épicés, ce qui les rend plus énergiques.
Kapha recherche principalement les aliments lourds ou gras qui renforcent leur complaisance naturelle.
Nous sommes ainsi souvent attirés par certains gouts, ou tendances alimentaires, en fonction de notre profil de naissance, mais beaucoup d'entre nous renforçons nos penchants mentaux, et laissons notre esprit nous convaincre que les choses que nous "désirons" sont également bénéfiques pour notre organisme. Et c'est souvent un leurre du mental.
D'un point de vue ayurvedique, les dépendances sont sources d'un déséquilibre de Manas, l'esprit.
L'Ayurveda, par l'étude de la Constitution de naissance, nous permet de travailler sur ces inclinations, en sélectionnant consciemment les goûts et les qualités dans l'aliment, qui correspondent à nos besoins physiologiques et psychologiques, et nous aideront à équilibrer nos doshas et besoins.
Le simple fait de connaitre quels goûts correspondent à vos doshas, vous permettra:
- de reprendre le contrôle de votre régime alimentaire
- de vous fournir la discipline nécessaire pour contrôler vos penchants nutritionnels
- de mieux comprendre comment les qualités de chaque aliment interagit avec le mental
Le jeûne
Le jeûne occasionnel aide:
- à contrôler les dépendances alimentaires
- purifie le corps
- repose les organes et système digestifs
- normalise et renforce le goût de la bouche
- encourage une approche plus respectueuse de l'acte de manger
- calme et repose le mental
- apaise et renforce le coeur
- ralentit la degenerescence des tissus
- rétablit la cohésion entre le corps et l'esprit
Les textes ayurvédiques parlent d’éliminer progressivement les aliments "pathogènes" en les réduisant progressivement pendant une semaine. Votre esprit risque de se sentir moins menacé par l'idée de vous libérer radicalement d'une substance chérie.
Toutefois, étant donné que nous sommes de plus en plus dépendants à de plus en plus de produits alimentaires, notre organisme moderne a généralement besoin de plus d’une semaine pour s’ajuster. La nourriture peut devenir autant une substance d'abus que n'importe quel narcotique, et manger peut entraîner des fringales aussi intenses que la prise de drogue. Ainsi, le corps d'un chocoholic peut réagir aussi fortement à la vue d'un emballage de chocolat, que les rats sensibilisés aux injections de morphine à la vue d'une aiguille qui ne contient pas de médicament...
Éliminer une dépendance est rarement facile et peut nécessiter l'accompagnent et le soutient d'un professionnel. En effet, lorsque vous vous habituez à une substance, votre système apprend à faire face à ses effets négatifs, tout en sachant que vous en mangerez régulièrement. Lorsque vous êtes dépendant, vous ressentez toujours ces effets négatifs, mais de manière moins intense. Cette toxicité s’accumulent dans le corps, dormante, en attendant une occasion de s’exprimer. Ce qu’elle pourrait bien essayer de faire pendant que vous essayez de renoncer à elle.
Soigner, ou corriger, une dépendance demande donc du temps et de la patience. Mais aussi une volonté forte et de la gratitude.
Par ailleurs, le corps n'aimant pas le "vide", il cherchera fortement à remplacer cette ancienne habitude par autre chose. Sachez cependant que, de la même manière que le mental devient addict à une substance néfaste, vous pouvez émettre l'intention de la remplacer par une "habitude saine": le sport, le chant, la danse, l'écriture...
Armanda Dos Santos