Le nom qui nous est donné à la naissance porte en lui une charge particulière, une énergie qui nous accompagne tout au long de notre vie. C’est le premier mot qui nous identifie au monde, celui qui nous est murmuré dès les premiers instants, qui nous relie à notre famille, à notre culture, à nos racines. Ce nom, qu’il ait été choisi par des parents remplis d’espoir, inspiré par une tradition familiale, ou encore révélé par un rêve, devient une sorte de vibration, une mélodie secrète qui résonne au plus profond de nous.
Chaque nom porte en lui une histoire, celle de ceux qui l’ont choisi, celle du moment où il a été prononcé pour la première fois. Il est chargé des intentions, des souhaits, des projections que l’on a placés en nous avant même que nous n’ayons conscience de ce que cela signifie. C’est un héritage, un fil invisible qui nous lie à un passé, à des récits qui nous précèdent. Ce nom est la première ancre dans le monde des vivants, la première étoile dans le ciel de notre identité.
Mais à mesure que l’on grandit, le nom prend une nouvelle dimension. Il n’est plus seulement un héritage, il devient un espace de découverte, une part de nous que l’on façonne à travers nos expériences, nos rencontres, nos propres rêves. Ce nom devient le reflet de nos transformations, de nos douleurs, de nos joies, de nos évolutions. Et parfois, il semble même que l’on doive réinventer le lien que l’on entretient avec lui, le redécouvrir sous un jour nouveau, l’accepter comme un compagnon de route, ou au contraire, s’en détacher pour mieux comprendre qui nous sommes au-delà de lui.
Le nom de naissance est un peu comme une graine plantée en nous, une graine qui contient en elle la promesse d’une histoire, mais dont la floraison dépend de la manière dont nous décidons de la nourrir. C’est un point de départ, un début de chemin, mais il n’est pas figé. Il s’ouvre à toutes les métamorphoses, à toutes les explorations que nous entreprenons. Parfois, on découvre que ce nom, même s’il semblait si simple, contient des significations cachées, des échos qui résonnent avec des dimensions profondes de notre être.
Le nom qui m’a été donné à la naissance, c’est un cadeau, une bénédiction, mais aussi une énigme à déchiffrer. À travers les âges de ma vie, il a changé de forme, de couleur, de résonance. Il m’a accompagné dans mes élans, dans mes doutes, dans mes révoltes et mes apaisements. Il m’a parfois semblé trop étroit, trop chargé de ce que les autres attendaient de moi, et d’autres fois, il a été comme un refuge, une ancre rassurante dans les tempêtes de l’existence.
Peut-être qu’un nom, c’est avant tout une invitation. Une invitation à explorer ce que nous sommes, à chercher la lumière qui se cache derrière les syllabes, à reconnaître la manière dont il a façonné notre rapport au monde et à nous-mêmes. C’est le début d’une question qui se poursuit tout au long de la vie, un fil conducteur entre notre naissance et tout ce que nous devenons au fil des ans.
Le nom qui m’a été donné à la naissance n’est pas seulement un mot ; il est la première note de la symphonie de mon existence. Une note qui, comme toutes les autres, s’enrichit au contact des expériences, des amours, des apprentissages. Et si je tends l’oreille, si je l’écoute avec la profondeur de l’être, il me parle de ces racines, de ces promesses murmurées il y a longtemps, et des chemins que j’ai choisis de suivre pour les honorer ou m’en affranchir.
C’est une présence silencieuse, discrète, mais vivante, une empreinte qui, même si elle se fond parfois dans le bruit du quotidien, conserve en elle la mémoire de ce que je suis, de ce que j’ai été, et peut-être de ce que je suis encore appelée à devenir.
Armanda Dos Santos