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LE FLÉAU DE L’OBÉSITÉ
L’obésité est un fléau qui touche l’ensemble de la population mondiale. Le caractère universel de ce phénomène, qui n’épargne aucune tranche d’âge ni aucune classe sociale, semble être la conséquence d’une cause commune et ancrée dans votre empreinte biologique. Quelle est-elle ?
Le phénomène d’obésité n’est pas nouveau. Cependant, la pandémie d’obésité n’a jamais existé auparavant. Si cet état touchait jusque-là les personnes riches, qui avaient la possibilité de manger avec abondance, il s’est désormais étendu à toutes les sphères de la population.
Aujourd’hui, 71 % des adultes américains sont considérés comme étant en situation d’obésité. D’ailleurs, dans les années 1970 aux États-Unis, l’obésité est devenue officiellement une menace de santé publique.
C’est aussi à partir de cette période que les modes de vie des populations occidentales ont fortement évolué :
- les métiers primaires demandant d’être actif, par exemple pour un ouvrier ou pour un artisan, ont laissé la place à des activités bien plus sédentaires ;
- l’usage de la voiture s’est démocratisé, réduisant fortement l’activité physique.
Pourtant, il semblerait que la sédentarité ne soit pas un des plus importants facteurs d’obésité dans le monde. S’il est indéniable que le manque d’activité favorise le surpoids, c’est bien l’alimentation qui reste la principale cause d’obésité.
De fait, c’est grâce à l’alimentation que l’être humain se maintient en vie : elle revêt donc une importance capitale, et ce dès l’ère préhistorique.
Comme il s’agit du seul mode de survie de l’homme, celui-ci a fait en sorte de se nourrir en abondance. Il a cherché à accumuler le plus possible de calories tout en limitant ses efforts afin de subsister dans des endroits parfois hostiles ou pauvres en ressources.
Aujourd’hui, l’environnement dans lequel évolue l’homme a changé par rapport à l’ère préhistorique. Néanmoins, ce besoin de nourriture abondante est resté ancré dans son système de croyances et s’appelle le “biais du gène préhistorique”.
Il se caractérise par le fait :
- d’avoir peur de manquer de nourriture, et donc de consommer bien plus que ce dont le corps a besoin ;
- d’être attiré par des aliments à forte teneur en sucre et en calories ;
- de préférer des aliments qui demandent peu d’efforts à assimiler.
C’est notamment pour cette raison que les addictions alimentaires sont principalement associées à des aliments très caloriques, par exemple aux sodas ou aux gâteaux.
L’industrie agroalimentaire, qui s’est imposée dans les hypermarchés à partir des années 1960 et 1970, exploite constamment ce biais.
Pour ce faire, elle maximise le nombre de calories dans ses produits, en remplaçant notamment les fibres par de l’huile et du sucre, qui favorisent le surpoids.
Enfin, les publicités incitant à la consommation ou encore les packagings alléchants nourrissent ce biais cognitif et vous poussent à consommer ces aliments ultra-riches.
En définitive, l’obésité est un phénomène résultant d’un biais cognitif lié à l’ère préhistorique, où l’abondance de nourriture était bien moindre qu’aujourd’hui. Elle demandait donc de consommer beaucoup plus de calories à des fins de survie. Aujourd’hui, cette habitude est toujours bien ancrée et exploitée par l’industrie agroalimentaire !
L’OBÉSITÉ PROVOQUE DES MALADIES TOUCHANT L’ENSEMBLE DE L’ORGANISME
L’obésité est un état qui peut avoir des conséquences graves sur le corps. Quelles sont les maladies causées par l’obésité ?
L’obésité est liée à plus de 20 maladies touchant l’ensemble de l’organisme. Parmi elles :
l’arthrite, causée par l’usure du cartilage et des articulations. Ces dernières, qui supportent un poids trop élevé, subissent une inflammation ;
une compression des reins à cause du surpoids. Ces derniers vont ensuite expulser du sodium et augmenter la pression artérielle ;
des cancers, notamment de l’estomac ou du pancréas, probablement causés par une inflammation de ces organes ;
l’encéphalopathie, une maladie du cerveau qui peut aussi être liée à l’obésité ;
l’infertilité masculine, car le taux de testostérone a tendance à baisser en situation d’obésité.
Par ailleurs, il a été prouvé que l’obésité fait baisser l’espérance de vie. Par exemple, elle pourrait faire perdre deux à cinq ans dans l’espérance de vie moyenne des Américains, dans les prochaines décennies.
Enfin, l’obésité est régulièrement discriminée dans la société actuelle. Les personnes obèses sont en effet régulièrement la cible de moqueries et peuvent se voir refuser des postes dans le milieu professionnel.
Elle cause donc des perturbations dans la vie sociale, des troubles de santé mentale, voire des dépressions.
Par ailleurs, cette discrimination, également appelée body-bashing, est un facteur d’aggravation de l’obésité. Elle provoque du repli sur soi et une perte d’envie de changer son mode de vie.
En clair, l’obésité est responsable d’un large panel de maladies comme les cancers, l’arthrite ou encore l’infertilité. Elle pousse également à se renfermer, du fait des discriminations et de la mauvaise image que porte l’obésité dans la société occidentale.
UNE ALIMENTATION HAUTEMENT INFLAMMATOIRE PEUT INFLUER SUR LA PRISE DE POIDS ET L’OBÉSITÉ
L’inflammation, qu’elle soit chronique ou aiguë, provoque des désordres internes qui peuvent, à long terme, occasionner de graves maladies. Quel est son rôle dans la prise de poids et dans l’obésité ?
D’abord, l’inflammation aiguë est un trouble qui se déroule sur le court terme et qui est localisé. Par exemple, votre doigt rougit à la suite d’une écharde.
L’inflammation chronique, en revanche, correspond à l’augmentation de la protéine C-Réactive dans le sang. Si elle dépasse 2 ou 3 mg/L de sang, elle peut provoquer des maladies graves telles que des attaques cardiaques.
L’inflammation chronique est la réponse de votre système immunitaire face à un mode de vie qui n’est pas sain, notamment en ce qui concerne l’alimentation.
Par exemple, les aliments transformés et dérivés de l’animal sont hautement inflammatoires, tandis que les fruits et légumes sont anti-inflammatoires.
C’est d’ailleurs pour cette raison que l’inflammation chronique a été identifiée comme étant une cause de l’obésité. De fait, les personnes obèses ont majoritairement tendance à consommer des aliments hautement inflammatoires.
Pourtant, il semblerait que l’inflammation chronique soit une conséquence et non une cause de l’obésité. Comment est-ce possible ?
Lorsque les tissus graisseux sont trop nombreux et se répandent dans l’organisme, les cellules perdent en globules rouges et en oxygène. Ces cellules meurent et s’enflamment : c’est le phénomène de macrophagie.
Sur le long terme, cette inflammation s’étend et devient chronique. Dans ce cas, l’inflammation est directement causée par l’obésité.
Cependant, dans de rares cas, l’inflammation peut être une cause de l’obésité. En effet, il arrive que le cerveau subisse une inflammation de l’hypothalamus, provoquant une baisse de leptine, appelée “hormone de la satiété”, dans une zone de cerveau.
Cette carence en leptine se caractérise par une hausse démesurée de l’appétit et une perte de satiété, se soldant par une hausse du poids.
C’est la raison pour laquelle certaines personnes en situation d’obésité se voient prescrire des médicaments et des injections de leptine.
En bref, l’inflammation est une conséquence de l’obésité car les tissus graisseux occasionnent la mort et l’inflammation des cellules de l’organisme. Cependant, dans de rares cas, c’est l’inflammation qui cause l’obésité, car elle perturbe la production de la leptine, et donc la satiété.
Armanda Dos Santos