Depuis cinq mille ans, la médecine ayurvédique utilise le bacopa monnieri (ou BRAHMI) pour traiter divers états affectant l’intellect. Les scientifiques occidentaux, qui ne se sont intéressés au Bacopa monnieri qu’à partir des années 1960, ont confirmé qu’il stimule la mémoire, favorise la vigilance et la concentration. Depuis, de nombreuses autres propriétés de la plante ont été découvertes.

Selon la conception hindoue, le cerveau est le centre de l’activité créatrice. C’est la raison pour laquelle les habitants de l'Inde ont dédié le bacopa, qu’ils appellent aussi brahmi... à Brahma, créateur mythique du panthéon hindou, comme d’ailleurs tous les remèdes qui traitent les troubles mentaux.

Traditionnellement, les feuilles et les tiges de bacopa étaient pressées pour en tirer le jus, où bien séchées et réduites en poudre. On y ajoutait alors du sucre pour masquer le goût amer de la plante, puis ont les utilisaient pour la confection de décoctions, de boissons, de sirops.

Les anciens écrits ayurvédiques recommandaient le bacopa monnieri pour chasser l’anxiété, pour améliorer les troubles de la cognition et de l’attention, contre les troubles neurologiques ou encore contre les convulsions épileptiques... Le bacopa monieri auraient ainsi aidé les étudiants à apprendre par cœur les grands textes de l’Inde, poèmes épiques et outils d’enseignement transmis de génération en génération depuis des milliers d’années, comme le Mahabharata, qui contient jusqu’à 100 000 couplets et dont la récitation pouvait durer des semaines...

Dans les années 1960, les scientifiques indiens s’intéressent alors d’un peu plus près à ce tonique ayurvédique pour le traitement de la mémoire...

Du bacopa pour la mémoire et contre l’anxiété

Les résultats de quatre essais scientifiques publiés en Inde indiquent que le bacopa peut améliorer les facultés cognitives et la mémoire chez des écoliers en bonne santé, des personnes atteintes de dysfonction intellectuelle et des enfants souffrant de trouble de déficit dû à l’hyperactivité. En effet, au cours de l’un de ces essais, du sirop de bacopa a été donné à trente cinq sujets souffrant d’anxiété (un dosage équivalent à 12 g par jour de bacopa séché) sur une durée de quatre semaines. Les auteurs ont rapporté une atténuation significative du degré de l’anxiété et de fatigue mentale ainsi qu’une augmentation de la mémoire.

En 2001, des chercheurs australiens ont par la suite montré qu’au bout de douze semaines, la consommation d’extrait de bacopa (300 mg par jour) avait augmenté la vitesse de traitement de l’information, de même que la capacité d’apprentissage et la mémoire des patients de l'étude, tout en atténuant leur anxiété.

Lors d'un autre essai scientifique australien, les effets du bacopa ont été comparés à ceux d’un placebo chez 76 adultes de 40 à 65 ans. On a noté une amélioration très significative de leur mémoire par rapport à celle des patients ayant consommé le placebo.

Par ailleurs, dans des conditions de stress associées à la privation de sommeil, l’administration de bacopa permet de réduire les concentrations de glutamate et d’accroître celle de Gaba (acide gamma aminobutyrique) dans différentes zones cérébrales. Les niveaux d’anxiété seraient ainsi réduits d’environ 20 %, la fatigue mentale, diminuée et les niveaux de sérotonine (le neuromédiateur du sommeil) accrus.

D’autres études, toujours en cours, semblent aussi montrer une diminution de la fréquence des crises épileptiques chez certains patients.

Enfin, plus récemment, une étude indienne a montré l'effet bénéfique de la consommation d'extrait de bacopa monnieri sur le comportement dépressif du rat, induit par le stress. Les résultats indiquent également que l'extrrait de la plante réduit le stress oxydatif chez l'animal.

Sous les projecteurs

Selon le prix Nobel de médecine et physiologie 1998, Robert F. Furchott, le bacopa agit en accroissant la production de monoxyde d’azote (NO), un messager chimique d’une importance essentielle, car présent un peu partout dans l’organisme, à tel point qu’en 1992, le magazine américain Science a élu le NO, molécule de l’année...

Le fait que le bacopa permette d’influencer les fonctions psycho-neurologiques associées au comportement intellectuel ouvre des perspectives passionnantes. D’ailleurs, l’ancien Premier ministre indien Inder K. Gujral et le grand maître d’échecs Vishwanathan Anand ne s’y sont pas trompés : ils ont reconnu être des utilisateurs prosélytes de bacopa... Toutefois, les effets du Bacopa ne se manifestent qu’à partir de trois semaines, il convient donc de faire une cure correspondant à cette période.

Précautions d'emploi

Attention, le bacopa monnieri est déconseillé chez la femme enceinte et allaitante, et pourrait amplifier les effets de la phénothiazine (un médicament neuroleptique).

Démence et Alzheimer : le brahmi dope nos neurones

 Un bassin de plantes médicinales aquatiques, cela vous dit ? Le bacopa ou hysope d’eau ou brahmi (Bacopa monnieri), bien connu des aquariophiles, est aussi célèbre en médecine ayurvédique pour ses bienfaits pour la mémoire. De plus, il ne nécessite quasiment aucun entretien. Que demander de plus ?

Vous avez dit médicinal ?

Le bacopa nous vient tout droit d’Inde, où il porte le nom de brahmi, ce qui prête à confusion, car c’est aussi le nom employé pour la Centella asiatica. Sushruta, chirurgien de l’Inde ancienne et auteur du fameux Sushruta Samhita, ouvrage fondateur de la médecine ayurvédique, l’évoquait déjà au premier millénaire avant notre ère. Sushruta prescrivait le jus de bacopa avec du lait pour améliorer les fonctions intellectuelles et ralentir le vieillissement chez la personne âgée. L’ayurvéda l’utilise pour traiter une longue liste de problèmes nerveux allant de l’épuisement à la démence. Il soutient les performances mentales des personnes de tous âges et est préconisé pour les troubles cognitifs chez la personne âgée, y compris la maladie d’Alzheimer.

La plante est utilisée sous forme de jus, de teinture ou de poudre (à acheter en gélules ou à préparer comme indiqué page suivante). Elle est préconisée pour les troubles cognitifs chez la personne âgée, depuis de simples troubles liés à l’âge jusqu’à la maladie d’Alzheimer. C’est aussi une excellente plante pour accompagner les enfants.