D’après une recherche récente, un polyphénolcontenu dans la grenade pourrait prévenir la maladie d’Alzheimer et ralentir sa progression. Cette molécule, la punicalagine, a pour particularité de freiner l’inflammation neuronale, en particulier de la microglie, dont on sait qu’elle entraîne la destruction progressive des cellules cérébrales et détériore peu à peu l’état des personnes atteintes. Une consommation quotidienne du jus du fruit pur, qui contient entre 3 et 4 % de punicalagine, aurait déjà un intérêt thérapeutique intéressant, d’après les chercheurs. Ils cherchent néanmoins à produire un nouveau médicament concentré à partir de la molécule, qui pourrait également traiter d’autres types d’inflammations – pas seulement cérébrales – comme la maladie de Parkinson ou l’arthrite rhumatoïde.
Molecular Nutrition & Food Research, 2014.
La Grenade, une perle de santé
Grâce à sa richesse en antioxydants, la grenade est un fruit magique pour lutter contre les effets du vieillissement. Elle possède aussi des propriétés antivirales, anti bactériennes et anti-inflammatoires. Surtout consommée sous forme de jus, elle est aussi délicieuse en cuisine, mais saviez-vous qu'on utilise ses fleurs en infusion pour lutter contre les désordres intestinaux ? Zoom sur ce fruit-bijou aux multiples indications thérapeuthiques.
Reine des antioxydants
Dans la lutte contre les radicaux libres et leurs effets sur le vieillissement, la grenade est une championne. Son activité antioxydante via les vitamines C et plusieurs types de polyphénols (anthocyanines et tannins particuliers comme l’acide ellagique notamment) serait deux à trois fois supérieure à celle du thé vertou du vin rouge, et dépasserait même le jus de myrtille ou de raisin. Plus que les arilles (enveloppes charnues qui entourent les graines), déjà riches en antioxydants, c’est son jus qui offre le plus de propriétés anti-âge, car le fruit entier est pressé pour l’extraire. Il est donc enrichi d’antioxydants présents en grande quantité à l’intérieur des arilles. Selon la variété et le mode de fabrication, limitant notamment le chauffage durant la transformation, la concentration enpolyphénols peut varier du simple au double d’un jus à l’autre, et l’absorption de ses antioxydants dépend aussi de la qualité de la flore intestinale de chacun.
Des bénéfices cardiovasculaires
La forte activité antioxydante de la grenade se révèle très efficace pour prévenir des pathologies cardiovasculaires en protégeant notamment la paroi des vaisseaux sanguins. Plusieurs études ont montré comment la consommation régulière de jus de grenaderéduisait les facteurs de risques cardiovasculaires comme l’obésité, l’hypertension, les lésions d’athérosclérose et l’excès de mauvais cholestérol LDL tout en augmentant le bon, HDL. Leslésions d’athérosclérose pourraient être réduites de 40 % grâce aux jus de grenade. Mieux : l’extrait de fleurs de grenade porterait cette réduction à 70 %, d’après des chercheurs israéliens, diminuant au passage les lipides sanguins et le taux de sucre dans le sang, ce qui en fait un fruit intéressant pour les diabétiques. Un résultat constaté pour le moment uniquement sur des souris.
Contrairement aux sucres des autres jus, celui de la grenade aurait en effet la particularité d’être attaché aux antioxydants, ce qui explique ces effets protecteurs vasculaires. L’utilisation des fleurs de grenade contre le diabète n’est pas nouvelle et la médecine ayurvédique y a recours pour cette pathologie depuis longtemps. Enfin, autre bénéfice cardiovasculaire, un verre de jus de grenade par jour améliorerait les problèmes de dysfonctions érectiles des hommes.
Des propriétés antivirales, antibactériennes et anti-inflammatoires
En plus de leurs activités antioxydantes, plusieurs études montrent que les polyphénols de la grenade ont le pouvoir de retarder la progression de certains cancers tels que ceux du côlon, de la peau, du poumon, du sein et de la prostate. Là encore, c’est surtout le jus de grenade qui a été étudié, montrant, pour le cancer de la prostate, une réduction substantielle des tumeurs ainsi qu’unebaisse importante du taux de PSA, le marqueur de sa progression. Mais attention à la qualité des jus, qui peuvent être très variables.
Les propriétés antivirales, antibactériennes et anti-inflammatoires de la grenade ont été utilisées depuis des siècles par différentes cultures pour prévenir un grand nombre de désordres. Les décoctions d’écorce de grenade (10 à 40 minutes) étaient par exemple utilisées comme vermifuge contre la diarrhée, la dysenterie ou encore la plaque dentaire, tandis qu’en Inde, des extraits secs de la plante et des infusions de fleurs de grenade étaient recommandées en cas de troubles intestinaux, de diarrhées, d’ulcères ou de saignements de nez. Aujourd’hui, ces données ethnopharmacologiques commencent à être validées par la science et de premières études in vivo ont montré l’efficacité des extraits d’écorce de grenade contre plusieurs agents pathogènes tels que la listeria, les staphylocoques dorés ou encore l’Escherichia coli.
Des propriétés antivirales contre le virus de la grippe H1N1 ont également été observées et pourraient offrir, d’après les chercheurs, des stratégies préventives alimentaires intéressantes en cas d’épidémies. Une autre recherche récente a montré l’efficacité d’extraits de grenade contre Clostridium difficile, une bactérie qui existe naturellement dans la flore intestinale mais qui peut proliférer suite à un traitement antibiotique, perturbant l’équilibre du microbiote et entraînant des diarrhées.
D’innombrables vertus thérapeutiques, donc, qui font de ce fruit quasi divin un nectar aux allures de panacée. Aujourd’hui, alors que la science valide ces propriétés traditionnelles, d’autres applications s’ajoutent encore à cette longue liste : protection des reins, des neurones, réduction des douleurs rhumatismales, diminution de la perte osseuse ou encore soutien de la production de la mélatonine… Autant d’arguments pour inviter ce fruit-bijou sur votre table, les mois de consommation idéale s’étalant de novembre à janvier.
Recette à base de grenade : soupe à l’ail, aux amandes et à la grenade
Pour 4 personnes
Préparation 1 tête d’ail • 2 c. à soupe d’huile d’olive • 1 oignon émincé • 3 branches de céleri hachées • 80 g d’amandes blanchies • 60 cl de bouillon de poulet • 1 feuille de laurier • 10 cl de lait entier • 2 c. à soupe de crème fraîche épaisse • 1 c. à soupe de ciboulette fraîche ciselée • 1 c. à soupe de graines de grenade • 1 c. à soupe d’amandes effilées grillées • Sel et poivre blanc.
- Préchauffez le four à 190 °C (th. 6-7).
- Coupez le sommet de la tête d’ail et pelez les gousses.
- Placez la tête entière au milieu d’un carré de papier d’aluminium, arrosez d’huile d’olive et formez une pa-pillote.
- Enfournez 30 à 40 minutes.
- Pendant ce temps, dans une grande casserole, chauffez les 2 cuillerées d’huile d’olive, ajoutez l’oignon et le céleri, puis faites revenir 5 minutes à feu doux jusqu’à ce que l’oignon et le céleri soient tendres.
- Incorporez les amandes, versez le bouillon de poulet et portez à ébullition.
- Sortez l’ail du four, ouvrez la papillote et laissez tiédir. Écrasez les gousses d’ail dans la casserole, ajoutez la feuille de laurier et laissez mijoter 10 minutes.
- Retirez la casserole du feu, ôtez la feuille de laurier. Versez la soupe dans un mixeur ou un robot et mixez jusqu’à obtention d’un mélange homogène.
Remette la soupe dans la casserole, incorporez le lait et la crème fraîche, puis chauffez à feu très doux. Salez, poivrez et, juste avant de servir, parsemez de ciboulette, de graines de grenade et d’amandes.