L’expérience du Kuti, avec son immersion totale dans le silence, l’obscurité et l’isolement, peut susciter des peurs et des inquiétudes chez notre entourage. Pour ceux qui nous aiment, cette démarche peut sembler radicale, voire incompréhensible. Ils s’inquiètent pour notre bien-être, craignant que cet acte de retrait profond ne nous éloigne d’eux ou ne nous expose à des dangers invisibles.
Ces craintes sont naturelles, car le Kuti n’est pas une expérience ordinaire. Il demande de se couper volontairement du monde, de renoncer temporairement à toutes les interactions, à toute forme de distraction, pour plonger dans une introspection totale. Pour l’entourage, cette décision peut ressembler à une fuite, à une quête d’un isolement absolu qui leur semble extrême, voire inquiétante. Ils peuvent redouter que l’on se perde dans ce silence, que l’on se confronte à des ombres trop profondes, trop lourdes à porter seul.
Mais ce que l’entourage ne comprend pas toujours, c’est que le Kuti n’est pas une évasion, mais un retour à l’essentiel, une nécessité pour ceux qui choisissent cette voie. C’est une manière de se recentrer, de purifier l’esprit et le corps, de retrouver une clarté qui ne peut être obtenue qu’en se coupant du bruit incessant du monde. C’est un acte de courage, de foi en soi-même, et en cette démarche spirituelle de transformation intérieure.
La peur de notre entourage est souvent liée à leur propre perception du silence et de la solitude. Pour beaucoup, l’idée de se retrouver seul, sans repères extérieurs, est effrayante. Ils projettent leurs propres peurs sur notre expérience, imaginant que l’on pourrait souffrir de cette solitude, que l’on pourrait s’y perdre. Mais le Kuti, loin d’être un lieu de perdition, est un sanctuaire, un espace sacré où l’on se trouve, où l’on se renouvelle.
Il est important de rassurer notre entourage, de leur expliquer que cette expérience, bien qu’elle semble extrême, est en réalité une étape nécessaire sur le chemin de notre propre croissance. Il faut leur faire comprendre que cette immersion dans le Kuti est une manière de revenir plus fort, plus centré, plus en paix avec soi-même. Leur expliquer que, loin de nous éloigner d’eux, cette expérience nous permettra de revenir à eux avec une profondeur nouvelle, une clarté d’esprit et un cœur apaisé.
Le Kuti, pour ceux qui le choisissent, est un espace de renaissance, où l’on meurt symboliquement à l’ancien pour renaître à une vérité plus profonde. C’est une démarche qui demande du courage, et ce courage peut parfois être mal interprété par ceux qui nous entourent. Mais en partageant avec eux nos motivations, nos intentions, en leur montrant que cette expérience est un acte d’amour envers soi-même et envers la vie, nous pouvons apaiser leurs peurs.
Il est également essentiel de les inviter à voir cette expérience non pas comme un retrait du monde, mais comme une préparation à y revenir plus aligné, plus authentique. Le Kuti n’est pas un endroit où l’on se cache, mais où l’on se révèle, où l’on se confronte à soi-même pour mieux comprendre, pour mieux vivre. En leur montrant que ce choix est un acte de courage et de transformation, nous pouvons les aider à voir au-delà de leurs propres peurs, et à soutenir cette démarche avec compréhension et bienveillance.
Armanda Dos Santos