Je suis ombre et lumière, une coexistence de contrastes qui se répondent et se complètent, une danse subtile entre ce qui est caché et ce qui est révélé. L’ombre en moi n’est pas une absence de lumière, mais un espace de gestation, un lieu où se trament les mystères de mon être, les zones que je ne comprends pas encore, les émotions et les désirs qui me façonnent en silence. Elle est cette part de moi qui observe, qui questionne, qui porte le poids de ce qui est encore en sommeil.
La lumière, quant à elle, est ce qui jaillit, ce qui éclaire, ce qui me pousse à me révéler, à avancer, à vivre en accord avec ce qui est déjà connu et accepté. Elle est l’énergie qui me fait tendre vers l’ouverture, vers la transparence, vers la conscience. Mais sans l’ombre, cette lumière serait aveugle, arrogante peut-être, car elle ne verrait que sa propre clarté, sans l’humilité de reconnaître ce qui demeure mystérieux et insaisissable.
Être ombre et lumière, c’est embrasser la complexité de l’existence, reconnaître que la beauté de l’un ne se révèle pleinement qu’à travers la présence de l’autre. C’est comprendre que la lumière n’efface pas l’ombre, mais la transforme, et que l’ombre, loin de vouloir étouffer la lumière, la protège, lui donne un relief, une profondeur. Ensemble, elles tissent mon identité, chacune jouant son rôle dans l’harmonie de mon être.
Spirituellement, cette dualité est un chemin d’apprentissage, une invitation à l’acceptation totale de soi. C’est reconnaître que je suis à la fois le jour et la nuit, l’évidence et le mystère. Je suis faite de ces deux dimensions qui se nourrissent l’une de l’autre, qui m’incitent à grandir, à plonger dans mes profondeurs tout en m’élevant vers la clarté.
Dans cette union de l’ombre et de la lumière, il y a une sagesse ancienne, une paix née de l’équilibre. Car ce n’est qu’en acceptant mes ombres, en les accueillant sans jugement, que je permets à la lumière de s’exprimer pleinement, avec une douceur et une force renouvelées. C’est un voyage infini, un ballet intime entre ce qui est obscur et ce qui est éclatant, un rappel que l’harmonie réside dans cette acceptation profonde de ma nature double, dans cette alchimie qui fait de moi un être entier, en perpétuelle transformation.
Armanda Dos Santos