Il y a un temps pour tout, dit-on, et peut-être fallait-il vivre les débordements d’hier pour comprendre la sobriété d’aujourd’hui. Hier, je cherchais à tout prix : l’intensité, la passion, la reconnaissance. J’avais cette soif insatiable de me prouver, de m’affirmer, parfois même d’être vue. Tout semblait être une urgence. J’étais prête à déborder, à franchir des limites, à m’épuiser dans des luttes inutiles ou des attentes démesurées. C’était vivant, oui, mais à quel prix ? Cela brûlait plus que cela éclairait.
Aujourd’hui, c’est différent. Ce n’est pas une absence de feu, mais un feu mieux entretenu. Un feu qui chauffe sans consumer, qui éclaire sans aveugler. Ce n’est plus une lutte contre moi-même, ni une quête de validation extérieure. Aujourd’hui, il y a plus de place pour la paix, pour l’équilibre. Ce que je donne vient d’un lieu plus stable en moi, un lieu où je ne cherche pas à combler un vide, mais à partager un plein.
C’est beaucoup plus sain, car les relations que je tisse ne sont plus des dépendances déguisées, mais des espaces de rencontre véritable. Les choix que je fais ne sont plus guidés par la peur de manquer, mais par un désir sincère de ce qui nourrit vraiment. Mes priorités ont changé, non par renoncement, mais par compréhension. Je vois plus clairement ce qui compte, et j’ai appris à lâcher ce qui m’alourdissait.
Il m’a fallu du temps pour en arriver là, pour ne plus être prisonnière de mes propres attentes ou des injonctions silencieuses de la société. Cela n’a pas été un chemin linéaire. J’ai chuté, j’ai trébuché, mais chaque pas m’a rapprochée de cette simplicité, de cette clarté. Aujourd’hui, je m’écoute mieux, je m’accueille mieux, et cela se reflète dans tout ce que je fais, tout ce que je vis.
C’est beaucoup plus sain parce que j’ai appris que le bonheur n’est pas dans l’excès, mais dans la mesure. Parce que je sais maintenant que l’amour ne se prouve pas par l’exagération, mais se construit dans la patience et l’attention. Parce que je ne cherche plus à remplir un vide, mais à cultiver une plénitude.
Et peut-être, au fond, que cette maturité est simplement cela : moins de bruit, plus de sens. Moins de conquêtes, plus de présence. Moins de paraître, plus d’être. Oui, aujourd’hui, c’est beaucoup plus sain. Et c’est, enfin, beaucoup plus vrai.
Armanda Dos Santos