Me suis-je seulement demandé ce qu’est une vie heureuse et non malheureuse, bénéfique et non néfaste, utile et non inutile ? Cette question me hante souvent, dans les moments de calme, quand je m’arrête enfin pour contempler ce que j’ai construit, ce que j’ai vécu. Il est si facile de se laisser emporter par la routine, de suivre ce flot de jours qui défilent sans se poser la question essentielle : Est-ce que cette vie m’épanouit vraiment ? Est-ce que je suis sur le bon chemin, celui qui me nourrit, moi et le monde autour de moi ?
Une vie heureuse, est-ce simplement une vie sans souffrance, une vie de plaisir ou de confort ? Ou est-ce quelque chose de plus profond, quelque chose de plus subtil ? Une vie heureuse, peut-être, est une vie où l’on s’accepte, où l’on accepte ses imperfections et celles des autres. C’est une vie où l’on trouve une paix intérieure, non pas en fuyant les épreuves, mais en les accueillant comme des opportunités de grandir. C’est une vie où la joie se trouve dans les petites choses, dans les moments simples et authentiques, et non dans une quête incessante de plus, de toujours plus.
Une vie bénéfique, est-ce une vie qui ne cause aucun tort aux autres, une vie où l’on essaie de n’imposer son existence à personne ? Ou peut-être, être bénéfique, c’est avoir ce pouvoir de contribuer positivement, même dans les moments silencieux, à la vie des autres. Être bénéfique, c’est aussi savoir se retirer lorsqu’on n’a rien à offrir, savoir écouter, être présent, être attentionné sans attendre rien en retour. C’est une vie où l’on donne sans compter, mais sans s’épuiser non plus, où l’on sait trouver l’équilibre entre l’altruisme et l’amour de soi.
Une vie utile, est-ce une vie remplie d’accomplissements, de succès et de réalisations tangibles ? Ou peut-être, être utile, c’est faire quelque chose qui a du sens, même si ce sens n’est pas mesurable, même s’il n’est pas reconnu par la société. Être utile, c’est savoir que chaque action, chaque geste, chaque intention compte, même si l’on ne le voit pas immédiatement. Une vie utile, ce n’est pas nécessairement une vie pleine de titres ou de reconnaissance extérieure, mais une vie qui, par sa simple existence, contribue à un monde un peu plus juste, un peu plus humain.
Alors, me suis-je demandé ce qu’est une vie véritablement vivante ? Une vie qui ne se contente pas de survivre, mais qui s’épanouit dans l’authenticité, dans la beauté du moment présent, dans l’amour donné et reçu. Une vie où chaque pas est réfléchi, où chaque souffle est une célébration. Une vie où le malheur n’a pas sa place, pas parce qu’il n’existe pas, mais parce qu’on choisit de ne pas s’y perdre, de l’affronter avec courage et dignité.
Oui, il est essentiel de se demander ce qu’est une vie heureuse, bénéfique, utile. Et peut-être que la réponse réside dans la manière dont nous vivons chaque instant, dans la manière dont nous choisissons d’être en relation avec nous-mêmes et avec les autres. Une vie bien vécue est une vie consciente, une vie qui va au-delà des apparences et des illusions, une vie où l’on cherche à être vrai, à être juste, à être présent. Une vie où l’on se pose la question non pas pour y répondre une fois pour toutes, mais pour s’y engager chaque jour.
Armanda Dos Santos